Les
origines : l'Inde
Siddhartha
a vécu de 463 à 383 avant J.-C. (dates vraisemblables). Il
appartenait à une famille noble du clan Shakya, dans une région du
Nord de la péninsule indienne. Son existence historique est
attestée.
Selon
la tradition, à 29 ans, il prit conscience, à l'occasion de ses
sorties hors de l'enceinte du palais, de la souffrance inhérente à
l'existence humaine : la maladie, la vieillesse, la mort, les désirs
inassouvis, les attachements...
Il
quitta sa famille et mena une vie ascétique pendant plusieurs
années. Ne parvenant pas à la libération, il renonça aux
austérités et un jour, voyant un arbre pipal, il disposa au pied un
tapis d'herbes et fit voeu de demeurer assis corps et esprit
immobiles tant qu'il n'aurait pas vaincu l'ignorance. Il demeura 49
jours sur le lieu de son Eveil, Bodh Gayà (nord-est de l'Inde). Il
était âgé de 35 ans.
Jusqu'à
sa mort, le Bouddha, c'est à dire l'Eveillé, enseigna sans
considération de caste, que cet "au delà de la souffrance",
le nirvana, pouvait se réaliser dans cette vie.
Son
enseignement, qui était de son vivant seulement oral, se répandit
d'abord en Inde, à Ceylan, puis dans les premiers siècles de notre
ère dans le reste de l'Asie, en Chine, au Tibet, au Japon, en Asie
du sud-est, notamment. De nombreuses écoles se développèrent.
Aujourd'hui,
deux grands courants subsistent : le Théravada, qualifié de
bouddhisme des "anciens" (priorité donnée aux textes
pali, rôle important joué par la communauté monastique) et le
Mahayana, auquel appartient la tradition du ch'an devenu le zen, qui
insiste sur la pratique par soi-même et l'observation de son propre
esprit.
En
Chine, au Japon
Le
taoïsme et le confucianisme imprégnaient la société chinoise
quand les premiers enseignements bouddhiques pénétrèrent au 1er
siècle après J.-C. Ils prirent réellement de l'ampleur en Chine,
sous la forme mahayaniste, après les 4è et 5è siècle, grâce
au développement des échanges par la Route de la Soie et au soutien
de certains empereurs.
Des
maîtres acquirent une grande notoriété, et plusieurs écoles se
développèrent, dont celle du
Ch'an (transposition du terme sanskrit dhyana, recueillement,
concentration, présence), qui s'appuie sur l'un des fondements de
l'enseignement bouddhique : faire par soi même,
l'expérience direct de l'Eveil par la méthode la plus efficace et
la plus simple possible. Ce qui n'exclut pas l'étude et la
réflexion, ni certains rites (qui ne sont pas sacrés en eux-mêmes),
mais toujours sous l'éclairage de l'expérience à partir de ce
corps, de cet esprit.
Bodhidharma
(mort en 538?), d'origine indienne, est considéré comme le
premier patriarche du chan.
L'un
des maîtres les plus renommés de cette école s'appelait Huei-neng
(638-713), dont l'enseignement est rapporté dans le Soutra de
l'Estrade.
L'influence
du bouddhisme déclina en Chine à la fin de la dynastie des Tang
(617-907), tout en restant très vivant sous sa forme populaire,
cantonné souvent aux rites et aux cérémonies.
Au
Japon l'école du zen soto se répandit sous l'influence de maître
Dogen (1200-1253) à la suite d'un voyage qu'il effectua en
Chine. Le zen a fortement influencé tous les domaines de la culture
et de la vie japonaise, jusqu'à nos jours (céramique, arts floraux,
poésie, cérémonie du thé, arts martiaux, tir à l'arc,
calligraphie, céramique, art du jardin..).
Cependant,
en devenant une institution, soumise à l'influence des
gouvernements, le zen japonais "officiel" s'est écarté de
l'esprit de la Voie.
Des
moines s'élevèrent contre ce formalisme, et s'engagèrent pour un
retour à la simplicité, au naturel, à la pratique (Shikantaza), à
l'exemple d'Ikkyu (1394-1481) ou de Kôdô
Sawaki (1880-1965) ou plus récemment
de Gudô Nishijima (1919-2014).
En
Occident, en France
La
pratique de l'assise silencieuse s'est répandue aux États-Unis
après la deuxième guerre mondiale, avec notamment la venue de
Shunryu Suzuki (1904-1971), fondateur du Zen mountain center
(San Francisco), le plus important temple zen hors d'Asie.
En
France et en Europe l'enseignement de zazen a été transmis grâce
au moine japonais, Taisen Deshimaru, à partir de 1967 jusqu'à
sa mort en 1982. Il est le fondateur du temple de la Gendronière
près de Blois, qui accueille régulièrement des centaines de
pratiquants.
Aujourd'hui,
grâce à eux, le zen continue d'être enseigné dans les pays
occidentaux, en tant que pratique vivante, libre, comme elle l'était
dès l'origine.
Cette
pratique s'appelle aussi la Présence à Soi ou encore la Présence à
Ça ou encore, l'esprit lucide, victoire sur l'ignorance, ou
Grande acceptation ou encore Chemin de la liberté intérieure ou...
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